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Voyage au coeur de la discrimination

Salut les petits pâtés.

Ce midi encore, je vous retrouve pour un autre article choc, comme j’aime les faire (voir mon article sur le harcèlement de rue et la culture du viol ici même). Aujourd’hui, le thème portera sur la discrimination.

J’en vois certain venir de très loin : oui, moi, femme blanche, corpulence moyenne (quoi qu’en important surpoids), venant d’une famille aux revenus moyens… De quoi je vais me plaindre ? Eh bien détrompez-vous et laissez partir vos apriori ; non, la discrimination ne touche pas que les gens de couleur ou d’origine étrangère. Et je vais vous en faire la démonstration avec un florilège de discriminations inconnues ou reniées, dont j'ai été victime, et pour lesquels j’ai réussi à trouver, une fois encore, pas mal de témoignages.

La discrimination ; keskecé ?

La discrimination au sens large est définie comme étant un traitement inégal et défavorable à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de différences par rapport à d'autres individus placés dans des situations comparables. Ces différences peuvent prendre des formes diverses, comme par exemple une origine, une religion différente ou même le sexe opposé. Ce traitement différent peut résulter de la distinction, l'isolement ou même de la ségrégation des personnes «différentes» et souvent restreint leurs droits.

Source : http://www.memoireonline.com/02/12/5395/Discrimination-dans-le-monde-du-travail.html

La discrimination sexiste.

Oh oui, vous me voyez venir avec mes gros sabots de féministe (car oui, la féministe est une nazie seins-nus qui veut éradiquer le mâle, c’est bien connu) qui va encore venir vous bassiner sur le sexisme ambiant dans notre société : eh bien non, la maladroite n’a pas peur, car la maladroite a une grande gueule.

La femme est moins payée que son égal masculin, c’est bien connu. Mais la femme est aussi moins facilement embauchée, parce que la femme, de part son rôle de procréation (qu’elle n’a pas choisi, suffit de sonder les mères autour de vous à propos de l’accouchement), va forcément prendre un voir plusieurs congés mat’ pour mettre au monde son rejeton. Hérésie. En plus de ça, la femme est faible (inutile de l’embaucher pour porter des charges lourdes) et niaise : il faudra lui expliquer plusieurs fois.

Dans le pire des cas, on n’embauchera surtout pas une femme, parce que son rôle c’est de rester à la maison pour élever les gosses et faire le repas à l’homme qui travaille dur pour nourrir sa famille. Osez me dire, mesdames, que ce n’est pas du vécu ?

En plus de ça, la femme a faim de bite et donc, elle allume tout le monde quand elle passe dans la rue, mais ça, j’ai tout dit dans mon article sur le harcèlement de rue et la culture du viol, je laisse les femens du blog allez se rincer l’oeil dans l’article adéquat.

« Toi, t’es pas une nana, t’es un bûcheron canadien ! »

Alice, alors qu’elle portait des charges lourdes, lancé par son collègue masculin qui fumait sa gauloise assit par terre.

« Ah mais tu joues bien au Hand. Je pensais pas qu’une fille pouvait être bonne gardienne. »

Lorraine.

« "Les filles ça devrait pas être en gendarmerie. Une fille ça sert que se faire péter la rondelle".

"Une fille en patrouille ça équivaut à la moitié d'un mec »

Anaïs, gendarme, de la part de son chef.

« Quand j'ai voulu discuter avec un ostéo de ce que je voulais faire il m'a répondu que c'était pas un métier de fille et que je ferais mieux de changer de formation... J'ai compris ce qu'il voulais dire que c'était physique et donc fatiguant pour une femme qui a moins de force qu'un homme mais quand j'ai dit que pour moi tout était une question de pratique (si plus précis on met moins de force) il a rigolé en disant qu'il ne prenait pas de stagiaire de fille car pas assez « forte » »

Camille, future ostéopathe équine.

La discrimination de la taille idéale, dans tous les sens du terme.

Qu’on se le dise, cette discrimination fait rage dans tous les sexes (même sur la taille même du sexe, demandez à Monsieur). Trop petit, trop grand, trop mince, trop gros. Et en fait, si on a le malheur de ne pas être dans la taille (hauteur et pantalon) « moyenne » ou « standard », on va toujours se prendre des remarques désobligeantes ou se voir parfois ralenti pour un poste à cause de ça.

Comprenez-moi bien, une personne de moins d’1m60 est forcément un corps d’enfant, faiblard par conséquent. En plus de ça, pas facile d’attraper les trucs en hauteur ou de porter de lourdes charges (un enfant n’est pas musclé on vous dit).

Par contre, si vous faites plus d’1m80, c’est la catastrophe : vous êtes voué à être basketballer. C’est tout. Vous passez pas les portes, vous êtes trop grands pour monter dans la voiture, vos genoux touchent le bureau même quand vous êtes au plus bas du siège… Laissez-tomber on vous dit, faut devenir sportif.

Ah, par contre, si vous êtes de corpulence fine (ou « maigre », amis de la délicatesse), vous êtes forcément anorexique. Ah, pas de bol, vous embauchez alors que vous vous faites forcément vomir, c’est pas vraiment le bon plan. En plus, au moindre coup de vent, vous allez vous envoler. Mais mangez qu’on vous dit, mangez.

Le must, c’est si vous êtes en surpoids. Là, ça vaut tout l’or du monde. Forcément, vous mangez McDo tous les jours, donc forcément vous avez une santé de merde. En plus, vous risquez de casser les chaises. Mauvais plan.

« Ah mais tu manges rien pour une grosse. »

Alice

« Un mec qui se met derrière moi dans les rangs et qui me dit "ah bah au moins là je suis protéger du vent ». »

« De toute façon, ici, les filles ressemblent toutes a des cagettes »

Anaïs, gendarme

« Eh roulez-bourrelets, si j'te fais un croche pieds, tu descends tout le mont blanc ? »

« On joue au foot ? T'es gardien hein, comme tu prends toute la cage on prendra pas de buts »

« Dis donc pousse toi avec ton gros cul on voit plus le soleil »

Alice, toujours.

« Mais, tu penses que tu vas tenir dans les chaises de bureau ? »

« Ca doit être dangereux pour toi de descendre un trottoir… »

« Tu comprends, ça m’embêterais que tu m’appelles à chaque fois que tu veux un dossier en hauteur. »

La Maladroite, 1m59, en surpoids.

La discrimination vestimentaire/du style.

Ola malheureux/maladroits, surtout, habillez-vous comme tout le monde ! Pas de différences, surtout pas, sinon vous êtes forcément quelque chose.

Un saroual ? Forcément droguée.

Habillée de noir ? Forcément sataniste.

Bohème ? Forcément de gauche (si si)

Tatouage ? C’est mal vu.

Piercings ? C’est mal vu.

Cheveux roses ? C’est mal vu.

Habillez-vous comme tout le monde, gardez une couleur de cheveux neutre, ne vous tatouez pas, ne vous percez pas. Et dîtes « Bêêêh… »

J’en ai un florilège :

« Ah, tu écoutes du metal… Tu vénères Satan aussi ? »

« T’es toujours en noir, on dirait que tu vas à un enterrement. »

« Mais, tes cheveux, tu es sure que c’est pas juste pour te faire remarquer ? »

« Pourquoi tu mets des rangers ? T’es une fille. »

« Tu as eu une enfance difficile ? »

« Pourquoi tu as des clous sur ton sac ? Tu as peur qu’on t’approche ? (rire gras) »

La Maladroite, metalleuse, cheveux roses/rouges/gris, punk sur les bords.

La discrimination du régime alimentaire.

Si tu parles bouffe avec tes collègues et que tu as le malheur de manger différemment (pour santé/éthique/n’importe quoi), tu les verra s’improviser nutritionniste. Si, c’est véridique.

Moi, par exemple, depuis le by-pass, je ne supporte plus la viande ni les produits laitiers, donc je vais manquer de protéines et de calcium. Dans le meilleur des cas, je vais me briser tous les os un par un, dans le pire des cas je vais mourrir par manque de bidoche.

En plus, quelqu’un qui a un régime alimentaire différent, c’est la galère au quotidien, même si tu vis pas avec et que tu le croise juste dans le couloir. Ah, par contre, si c’est religieux, c’est différent : on choisi pas sa religion.

Là c’est Maeva, ma pote vegan qui m’a bien aidé :

"Mais si t'es VG tu suces pas alors ? Parce que c’est de la viande ! T'avales pas non plus ? »

« Tu manges quoi alors ? De l'herbe ? Tu suces des cailloux ? »

« J’pensais que les VG étaient squelettique mais en fait toi c'est pas le cas à c'que jvois ! »

Les petites discriminations.

T’es une femme mais tes ongles ne sont pas faits ? Tu ne soigne pas ton image.

Tes chaussures sont sales ? Tu es dégueulasse.

Tu sens (un peu) la transpiration ? Tu ne te lave pas.

Tu roules en R19 ? Tu es pauvre. (M. Maladroit, si tu me lit, désolé, je l’aime ta R19)

Tu as des revenus modestes mais un iPhone ? Tu es un voleur.

Pour la petite histoire, quand j’étais en recherche d’emploi, je cumulais : Petite, ronde, jeune, punk, cheveux roses, percée, tatouée… Très aimable, un CV sur deux pages, souriante, polie, pleine de bonne volonté… Mais non. J’ai dû m’habiller comme tout le monde, retirer mes piercings et mettre une perruque. J’ai été embauchée dès le premier entretien dans cet accoutrement. Quand je suis arrivée le lundi « au naturel », que j’ai parfaitement effectué mon boulot et que les clients/chefs/collègues étaient très satisfaits de moi, j’ai vu comme un air de revanche dans les yeux du RH. Bim, bam, boum.

Et vous les maladroites, vous en subissez au quotidien de la discrimination ? Racontez-moi.

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