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Chroniques d'une maladroite #1 : La cuisine

Être maladroite au quotidien est un véritable calvaire. Dans toutes les actions du quotidien, nous devons faire attention à tout : nos pensées, nos gestes… Et c’est très fatiguant. Régulièrement, La Maladroite, spécialiste de la maladresse, ayant sa photo dans le dico à coté de la définition de « boulet », véritable plaie du quotidien, va vous raconter son quotidien de maladroite dans des situations cocasses. Pour vous faire rire, pour vous faire déculpabiliser.

Aujourd’hui, et depuis une bonne semaine, je suis terrassée par une sinusite aigüe avec un début d’otite. Par conséquent, ma voix rauque, ma toux et ma migraine constante m’empêche totalement d’aller bosser. Mon charmant médecin généraliste Italien, Salvatore pour les intimes, m’a donc collé un arrêt de travail pour une semaine et demi. En attendant, je suis coincée à la maison avec mes animaux.

D’un naturel actif, je suis incapable de rester à la maison, mais mon état de santé m’empêche totalement de sortir voir mes amis comme je le fais toujours. M. Maladroit, lui, passe la journée au boulot et me retrouve déprimée sous la couette avec mes compresses dans les oreilles.

Aujourd’hui, j’ai voulu lui faire plaisir en cuisinant un petit plat et un dessert pour mon n’amoureux. Au menu : salade de pâtes au saumon fumé et à la mayonnaise, mousse au chocolat avec les blancs et gâteau au chocolat. Oui, je sais que vous vous dîtes derrière votre écran « ça va, elle se foule pas ». Vous allez bientôt comprendre que j’ai bien fait de ne pas choisir plus compliqué.

Epreuve 1 : La mayonnaise.

Et pas des moindres étant donné que je n’ai jamais fait de mayo de ma vie. Rien n’est impossible, et armée de mon fidèle copain marmiton, j’ai préparé les ingrédients en m’adaptant avec ce que j’ai : jaune d’oeuf frais, vinaigre balsamique, huile de colza, sel et poivre et moutarde.

« Prenez le jaune d’oeuf, ajoutez un filet de vinaigre, salez et poivrez. Ajouter la cuillère à soupe de moutarde. »

J’aurais du avoir la puce à l’oreille en voyant mon jaune d’oeuf qui avait viré au noir. J’ai peut être mis un peu trop de vinaigre balsamique. Tant pis, sel poivre et je passe à la suite. Les plus téméraires auront remarqué l’oubli de la moutarde. Moi, je ne l’avait pas remarqué.

« Battez la mixture en ajoutant progressivement l’huile neutre, de manière à faire monter la mayonnaise. »

Là, c’était la guerre. Armée de ma fourchette, j’a battu de toutes mes forces. Et ça ne montait pas. Ah, rectification, j’avais pas mis l’huile. Je fais attention, Marmiton a dit « petit à petit », alors j’obéis. Malgré ça, ça ne monte pas. Je ne me laisse pas abattre, je vais chercher le robot pâtissier et son fouet. Je vais pas me laisser impressionner par une putain de mayonnaise non plus. Rebelote, j’enclenche le batteur à fond et lance l’opération « petit à petit ». Une fois que j’ai un bon demi-litre d’huile écoulé, je commence quand même à me demander pourquoi ça ne monte pas… Je goute, c’est un échec. J’ai un demi-litre d’une affreuse mixture. Je la tend à Jivaro, le croisé rottweiller de la famille : il éternue et va se coucher. Très bien, j’ai compris le message. Poubelle.

Epreuve 2 : La mousse au chocolat.

Là, je ne suis pas au point de prendre une recette. J’ai du blanc d’oeuf en trop à cause de la mayo, j’ai un robot pâtissier empli de frustration, j’ai les boules à cause de la mayo : go go go motivation.

Je commence à battre les blancs en neige, et lance en même temps la fonte du chocolat : une casserole, un tupperwarre, un peu de beurre et une tablette de chocolat. Tiens, c’est bizarre, ça sent le brulé… Je check le chocolat, il fond correctement. Presque aussi bien que le tupperwarre d’ailleurs…

Attendez une seconde… Quoi ??

Oui, mon tupperwarre a fondu. Et le pire, c’est que j’ai du regarder dans google pourquoi. Dans ma tête, chaleur et plastique, ça ne m’a pas du tout perturbé. Je récupère tant bien que mal le chocolat, trouve un autre contenant (un cul de poule en fer cette fois), fini la fonte et fini ma mousse sans encombre. Le tupp’ lui, poubelle. Et la casserole, je ne sais pas. J’attend l’arrivée de M. Maladroit pour avoir des conseils pour la rattraper.

Epreuve 3 : Le gâteau au chocolat.

Pas très compliqué en soit : farine, sucre, oeuf, chocolat, levure, beurre. Aller, on se retrousse les manches et on passe sur les deux précédentes catastrophes.

Je réutilise mon fidèle robot, que ma maman m’a donné à mon emménagement. Bon, il doit avoir mon âge (soit près de vingt ans), mais il est fidèle et résistant. Levure, farine, sucre, on mélange bien. Sans encombre pour pèpère. J’ajoute un oeuf. Ca bat. Un deuxième oeuf. Ca coince. Un troisième oeuf… Hein ? Mais pourquoi ça coince ? Le batteur tournant est coincé sur place et fait un bruit d’enfer. Qu’à cela ne tienne, je le décoince et le relance. Un tour, deux tours… Et ça re-coince. Mes nerfs commencent à être fragiles, je le pousse et en même temps, essaye de mélanger un peu avec mes doigts.

Ce qui devait arriver, arriva. Il m’a fouetté le doigt. J’ai du l’arrêter en urgence pour décoincer ma main et hop, sous l’eau froide. Je ne vous raconte même pas les insanités qui retentissaient dans la cuisine, au point d’en réveiller mon molosse qui est venu me soutenir moralement. Une fois le doigt dégonflé, je relance le fouet rotatif. Un tour, deux tours. Ca coince. Ca hurle. Ca chauffe. Ca FUME. J’abandonne, je reprend ma mixture dans un énième cul de poule et fouette. En fouettant, je comprend mon robot. Ah la vache, elle est solide ma pâte quand même. J’ajoute mon chocolat fondu, je me bat avec ma mixture… C’est dur quand même… Je relis la recette, j’ai bien tout suivi… A l’exception que j’ai doublé les doses. Sauf les oeufs. Tout s’explique. Sauf qu’il était déjà dans le four quand je m’en suis rendue compte. Il va être dur comme du béton mon gâteau. ARG.

J’avoue que le bilan est mitigé. Entre la mayonnaise ratée, le tupp’ fondu, la casserole quasi morte et le gâteau ciment, j’ai bien peur que M. Maladroit n’apprécie guère la surprise du repas préparé avec amour… A l’approche de la Saint Valentin, il risque de penser que je veux rompre (ou le tuer en l’empoisonnant).

Dépitée, je suis retournée de me coucher.

Cuisine 1 - Maladroite 0

Et vous, vous savez cuisiner ?

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