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Harcèlement de rue, culture du viol, #parlons-en

Salut les chouquettes. (oui j'écris plus petit que d'habitude aujourd'hui)

Nb : cliquez sur les photos pour accéder à leurs propriétaires.

Aujourd’hui je vous retrouve pour un article discussion, humeur, débat. Un article pour me permettre de m’exprimer sur un sujet encore trop méconnu, mais pour que vous puissiez aussi vous exprimer et qu’on en discute. Un article qui sera un peu long je pense, parce que je me connais, mais je vous remercierais si vous le lisez jusqu’à la fin et, si le coeur vous en dit, de le partager sur les réseaux sociaux.

Ce soir, le sujet portera sur le harcèlement de rue.

Pourquoi ce soir ? Parce que j’ai croisé ça sur mon fil d’actualité :

Le harcèlement de rue, on l’a toutes subis, et il est temps d’en parler. Et la culture du viol, c’est bien pire.

Qu’est ce que le harcèlement de rue ?

« Psst Mademoiselle ! Ho réponds salope !! » Vous avez déjà entendu ça, n’est-ce pas ?

Le harcèlement de rue, ce sont les comportements adressés aux personnes dans les espaces publics et semi-publics, visant à les interpeler verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants, insultants en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle.

Vous savez, les sifflements, les commentaires sexistes, les interpellations ou insultes, voire les attouchements… Ces comportements touchent les femmes et les personnes LGBT dans la rue, les bars, les transports et les espaces publics.

Leurs répétitions ou leur violence génèrent un environnement hostile à ces personnes et portent une atteinte inacceptable à leur dignité et à leur liberté. Ce n’est pas de l’humour, ce ne sont pas des compliments, et ce n’est certainement pas de la drague ! Nombre de femmes apprennent à baisser la tête, ne pas répondre, changer de trottoir ou s’habiller différemment. Bref, elles se sentent moins en sécurité, moins autonomes. Par crainte, elles deviennent moins ouvertes aux vraies rencontres, moins enclines à aller draguer ou à se laisser draguer. Et c’est bien dommage.

La drague et le harcèlement de rue ne sont pas la même chose et il est anormal de les confondre. La drague se construit à deux, là où le harcèlement est la responsabilité d’un individu qui ignore volontairement l’absence de consentement de son interlocuteur.

La drague est une main tendue, le harcèlement est une main qui s’abat.

Source : http://www.stopharcelementderue.org/?page_id=717

Qu’est ce que la culture du viol ?

La culture du viol décrit un environnement social et médiatique dans lequel les violences sexuelles trouvent des justifications, des excuses, sont simplement banalisées, voire acceptées. C’est par exemple un environnement qui culpabilise les femmes quant à leurs tenues et leur apparence. Dire (ou penser) qu’une femme victime de viol qui se balade seule le soir en talons et en mini-jupe “l’a bien cherché”, c’est faire peser sur la victime la responsabilité du crime – car le viol est un crime, n’est-ce pas.

Source : http://www.madmoizelle.com/je-veux-comprendre-culture-du-viol-123377 (article très intéressant au demeurant)

Maintenant, vous comprenez un peu plus où je veux en venir.

En gros, le harcèlement de rue, ce sont ces gens qui nous draguent lourdement, qui insistent, qui se collent à nous dans les transports, qui se touchent en nous regardant, qui nous font peur et qui nous font éviter jupe, talons et maquillage.

La culture du viol, c’est la fameuse phrase « en même temps, vu comment elle était habillée… » qu’on lit souvent sous les articles relatifs à des viols, ou qu’on entend quand on en parle. Ce sont ces personnes qui vont passer la victime du viol comme celle qui l’a provoqué. On ne provoque pas un viol, on en est victime. On peut s’habiller comme on veut, à partir du moment où on dit « non », c’est non. Si on le fait quand même, c’est du viol.

Ca vous parait affreux ? Mais c’est devenu « normal » aujourd’hui.

Pourquoi c’est devenu « normal » d’être harcelée ou violée ?

Arrêtons-nous un instant et discutons de ça ensemble, c’est bien le principal sujet à controverse. Notre société aujourd’hui normalise le harcèlement de rue et le viol, notamment principalement à cause de nos vêtements, voir de notre manière d’être. Il est « normal » pour certains que la petite blonde en jupe/talons se fasse accoster, même si elle dit non. Pourquoi ? Parce qu’elle l’a bien cherché en étant séduisante. Mais comment avons-nous fait pour en arriver là ?

C’est la question que je me pose, et je pense avoir trouvé un morceau de réponse.

J’avais déjà en tête l’hyper-sexualisation de notre société actuelle, pas dans le sens où les enfants sont très exposé au sexe comme le veut la définition même de l’hyper-sexualisation, dans dans sa simple définition : du cul, du cul, du cul, du cul. Partout. Sur les affiches, à la télé, à la radio, sur internet. Des femmes à moitié à poil pour des bagnoles, du parfum, du gel douche voir de la lessive. Et nous, Etres Humains, nous sommes continuellement exposés à ce genre de choses. De plus, la pornographie est banalisée. Ceci entraine d’énormes dérives qu’on aurait pas pu imaginer il y a cinquante ans.

Cette hyper-sexualisation rend la Femme sexy. La femme est belle, la femme est sexy. Et même si elle se bat pour être l’égal de l’homme, la femme est surtout un trou qu’on peut boucher, et en plus c’est agréable. C’est l’image de nous qui prône aujourd’hui : un vagin. Dans le meilleur des cas, une bouche.

Femme à lunettes, femme à quequettes…

Bouche de suceuse, bouche à pipes, bouche de salope…

Si à la St Valentin, elle te tient la main, vivement la Ste Marguerite…

Sac à foutre…

Cul à sodomie…

Vaginalement motocultable…

Garage à bites…

Vide-couilles…

Elle est baisable…

Tout cul tendu mérite son dû…

Si les rues étaient pavées de bites, elles marcheraient sur le cul…

Et j’en passe des meilleures. Et vous l’avez tous entendu.

Et quand on se penche, et qu’on entend « elle attend le client ».

Et quand on baille, et qu’on entend « ferme la bouche ou j’y met ma queue ».

On doit surveiler ce que l'on fait, aussi.

Comment se détacher de cette image de trou ?

Très bonne question. Tout va se jouer sur l’éducation et la sensibilisation.

Paye ta Shnek par exemple, touche un grand public sur Facebook.

le Projet Crocodile, lui, illustre le harcèlement de rue à travers des BD.

Il y en a plein d’autres, le but c’est de les faire connaitre.

Les enfants aussi doivent être sensibilisés à la sexualité, eux qui grandissent au milieu des culs et des pubs pornos sur internet.

Et concrètement ?

Le harcèlement de rue, on peut en trouver des témoignages à la pelle sur internet mais j’ai préféré demander à des connaissances leurs propres témoignages, ainsi que le mien. J’en ai même dégoté un sur la culture du viol. Accrochez-vous, ça fait très peur.

« J’allais régulièrement sur Paris pour des soucis de santé. Quand j’ai commencé à m’y balader seule, j’ai retrouvé tout ce que je craignais ; Eh madame, t’es bonne ! , J’peux avoir ton numéro ? , Tu baises ? Mon appart est pas loin! , T’a un bon petit cul , Je mettrais bien ma bite dans ma bouche , ce genre de réjouissance. J’étais aussi régulièrement suivie, abordée, collée dans le métro. Aujourd’hui je ne vais plus à Paris, ou uniquement avec M. Maladroit. Je suis obligée d’être accompagnée d’un homme pour être tranquille. »

La Maladroite

« Je me promenais dans la rue avec une robe et un legging, et un vieu rebeu d'au moins 45-50 ans m'a poursuivi à vélo dans une grande rue de Toulouse en me traitant de salope à jupe et en me demandant mon numéro, est ce que je suce etc. Je l'ai insulté de vieux dégueulasse et lui ai dit que je baisais pas avec des mecs qui avaient l'âge d'être mon père. »

Marion

« Je promenais le chien avec une amie, quand un groupe de gars a commencé à nous parler. Nous les avons ignorés et nous avons récolté un magnifique Salopes pour nous punir. »

Yetta

« Je me baladais quand un mec, entouré de ses potes et main dans la main avec sa copine, m’a dit Toi t’a des seins, on a de quoi s’accrocher. Je lui en aurais bien collée une, mais sa copine l’a fait à sa place. Bien fait. »

Ludivine

« C'était il y quelques années. En sortant du lycée je marche en direction de la gare, une voiture passe et le gars ouvre sa fenêtre et me crie "Ouais hé la grosse vache !!", deux mecs qui sont repassés deux fois en m'insultant à chaque passage. »

Coralie

« Une fois j’ai été suivie, jusque dans l’ascenseur, par un gars bien trop insistant. Heureusement, un gentil voisin m’a sorti de là. »

Alice

« J’étais à une soirée, jean tee-shirt et Bensimon (rien de très sexy). Vers 11h du soir je sors, un mec (le cousin du gars qui organise) sort avec moi. On discute puis (comme soit disant fallait pas gêner les voisins) il me dit d’aller sur le côté de la maison. La il m’attrape, m’embrasse et me plaque violemment contre le mur... Puis va plus loin dans ses propos et ses actes ... Me touche pas réellement mais me force a le faire et termine sur moi ... (je te passe les détails) ... «si tu en parle je dirais que t’es qu’une sale pute et que c’est toi qui m’a chauffée»… Obligée de rester dormir sur place donc je négocie une chambre seule que je ferme à clé... Le lendemain, rebelote, et la c’est allé plus loin ... car «les femmes sont bonnes qu’à baiser et obéir aux hommes»… »

« Le plus dur est de faire semblant qu’il y avait rien ... quand t’es devenue qu’un objet de consommation ... qu’un simple objet de jeux ... et que personne ne peut te comprendre »

« Quand j’ai voulu porter plainte, ils m’ont demandé mes vêtements, parce que « j’aurais pu l’aguicher ». Les tests que j’ai passés sous-entendaient que j’étais en tord, ou que j’étais une menteuse… Même mes parents (ne les juge pas, ils ont du avoir peur) ont dit que « c’était normal en soirée ». J’étais toute seule. »

« Ah oui aussi: «il y avait de l alcool? Car il devait etre alcoolisé!» Psy«vous avez surement dû le chauffer! Vous avez eu des copains avant? A bah c’est pour ça, vous savez pas ce que c est! C’est normal!» Il a poussé le truc tellement loin que j’étais effondrée et pissait le sang du nez. »

« C’était mon premier baiser, ma première fois, il m a volé tout ça et n’a jamais été puni ... du coup durant un an après j’étais une «pute» dans ma tête, je baisais à droite à gauche, de toute façon j’étais salie donc autant que je serve en tant qu’objet »

A. n’a jamais eu la force d’aller au bout de sa plainte pour viol. Elle a eu l’impression que c’était de sa faute, qu’elle était toute seule. Elle a été harcelée par cet homme pendant un mois, par téléphone et sur internet. Personne n’a bougé. Elle a été violée, et personne ne l’a aidé, parce qu’elle l’avait sûrement aguichée, parce qu’elle ne savait pas ce que c’était, parce qu’il était sûrement alcoolisé. Parce que même pour les forces de l’ordre, c’était sa faute. La victime est devenue criminelle. Et le véritable criminel n’a jamais été puni.

Voilà ce que c’est. Voilà ce qu’est le harcèlement de rue et sa peur constante. Voilà ce qu’est la culture du viol et les victimes qui deviennent coupables.

Pour finir cet article, un article d’une femme New-Yorkaise qui fait le tour du Monde, traduit en français par Terrafemina :

" Voici ce que je portais ce matin pendant que j'essayais de me frayer un chemin sur le quai du métro de la 34e Rue. Je passais devant un homme, quand je l'ai entendu me dire : 'Wow, tu as de belles jambes'. Je l'ai ignoré et j'ai continué à marcher, mais il s'est mis à faire demi-tour et à me suivre. J'essayais de m'en aller mais il s'est rapproché encore et m'a dit : 'Est-ce que tu m'as entendu chérie ? Je t'ai dit que tu avais de belles jambes. Merde, tu aurais pu dire merci'. C'est le 'tu aurais pu me dire merci' qui a réveillé quelque chose chez moi. Comme si mes jambes dans mon legging étaient là pour lui. Offertes à lui dans un épais collant marron. Simplement existantes pour qu'ils puissent les apprécier, ou pas.

La prochaine fois que vous vous demandez si votre jupe est trop courte, la prochaine fois que vous demandez à votre fille adolescente de se changer, ou la prochaine fois que vous entendez une nouvelle histoire de problème de dress code dans une école aux infos, souvenez-vous de cette photo. Je porte une putain de parka et des bottes. Et ça ne compte pas. Toutes les femmes connaissent ce moment. Toutes, sans exception. Et malgré ça, le monde continue d'agir comme si c'était à nous de régler le problème. Sortez-vous de la merde tous seuls, les mecs. Pour ma part, j'en ai marre de devoir m'occuper de ça. "

Et vous, vous avez déjà subi le harcèlement de rue ? Est-ce que vous avez la force de répondre ?

Comment pouvons-nous arranger les choses ?

Qu'est ce que vous en pensez ?

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